
Quoique
tout a débuté par hasard. « A 16 ans, je prenais de cours d’anglais à
Londres. Un professeur m’a demandé de le remplacer pour une leçon de portugais
du Brésil auprès d’un grand patron américain. Ce dernier a voulu que
je reste. » Second hasard chanceux, plus tard, à
Paris : « J’étais professeur indépendant, Grâce au
bouche-à-oreille, une responsable de Rhône-Poulenc m’a appelée. J’étais sous le
coup du décalage horaire, tout juste rentrée de voyage. Elle voulait me voir le
lendemain. Elle m’a embauchée. Je venais de créer ma niche : le portugais
du Brésil. » Très rapidement, Cristina décroche un nouveau contrat avec
Danone. Les demandes de cours se multiplient et elle décide, avec l’aide de son
mari, de créer une entreprise. En 1981, Progressio est née. Rapidement, elle
acquiert la réputation de spécialiste des langues latines.
« Je
n’ai été professeur que jusqu’en 1985. J’adorais cela. J’ai rencontré des gens
passionnants. J’ai eu, par exemple, comme stagiaire un spécialiste qui partait
étudier les papillons en Amazonie. J’enseignais aussi à un chercheur de chez
Danone, qui m’apportait ses nouveaux produits. » Rapidement, devant la
croissance de son entreprise, Cristina met de côté l’enseignement pour endosser
le costume de commerciale. Au début des années 1990, l’entreprise double son
chiffre d’affaires. Et Cristina n’a pas fini d’ajouter des cordes à son arc.
Responsable
des ressources humaines, devenue une pro du travail, directrice financière
chargée des relations publiques, la jeune femme est sur tous les fronts, ce qui
lui permet de façonner son entreprise à son idée. « Pour moi, l’aspect
relationnel est primordial. Il est essentiel d’établir des rapports privilégiés
avec chacun de nos stagiaires. Tout comme nous devons choisir avec soin nos
formateurs. Après tout, Progressio, à l’extérieur, ce sont eux. » Tout
cela fait d’ailleurs du monde : huit personnes autour de Cristina pour
diriger Progressio et une quarantaine de formateurs aujourd’hui. Progressio,
c’est aussi une pépinière d’idées. Cristina encourage son équipe à exprimer sa
créativité et à participer ainsi au dynamisme de la société : une
mentalité très brésilienne.
Ingrid Labuzan